Dokument-Nr. 1862
Auswärtiges Amt: [Kein Betreff]. Berlin, vor dem 30. Juni 1920
Dans ce moment, plus de 400 prisonniers de guerre allemands condamnés sont encore retenu en France en vertu de l'article 219 précité. On ne pourra rien qu'un certain nombre entre eux ait commis des actes qui ne méritent point d'excuse. Mais, la partie la plus grande de ces prisonniers se trouve sans doute sous le coup de peines trop dures pour les actes qui leur sont attribués et qui ne sont pas le produit d'une volonté criminelle mais d'une mentalité pardonnable de prisonnier. Le Gouvernement Allemand s'étant déjà efforcé d'obtenir des mesures gracieuses en faveur de ces prisonniers et leur rapatriement, serait donc reconnaissant, si le Saint Siège voulait bien s'intéresser au sort de ce groupe malheureux de prisonniers.
Le capitaine Rücker et l'ingénieur Gallus, l'un prisonnier de guerre et l'autre interné civil, se trouvent encore aujourd'hui en captivité anglaise. Leurs noms étaient insérés dans la liste des personnes désignées par les puissances alliées pour être livrées par l'Allemagne en exécution des articles 228 à 230 du traité de Versailles, Rücker, pour avoir attaqué, le 1 juin 1917, sans avertissement le chalutier britannique Victoria, Gallus, pour "sévices contre les prisonniers au camp de Gilebek [sic] ou Kilebeck [sic] en Asie Mineure".
32v
Ni l'un ni l'autre ne figurent sur la première liste des personnes désignées par les puissances alliées pour être jugée par la cour suprême de Leipzig. Toute fois, suivant l'accord survenu entre l'Allemagne et les Alliés, la cour de Leipzig est compétente en leur cause et prête à procéder aux poursuites et au jugement des actes qui leur sont reprochés. Le Gouvernement Allemand saurait donc gré au Saint Siège s'Il voulait bien intervenir aussi en faveur du capitaine Rücker et de l'ingénieur Gallus afin qu'ils soient rapatriés en Allemagne et livrés à la jurisdiction de la cour de Leipzig.